Les grands incendies en France Partie 2
Voici la suite de notre de notre chronique sur les grands incendies ayant marqué l’histoire française. C’est à partir de ses tragiques catastrophes que les règles de sécurité incendie modernes ont été rendues obligatoires.
La seconde partie de notre chronologie recensent les incendies meurtriers ayant eu lieu du début du XXème siècle jusqu’à nos jours.
1. 1903: Incendie sur la ligne 2 de la station Couronnes
Le métro a été inauguré seulement 3 ans auparavant et nous sommes au début de l’utilisation de l’électricité. Un court circuit provoque l’embrassement d’une rame de métro conçue en bois, heureusement cette rame est vide. Les gens sur le quai vont se retrouver alors en proie des flammes et de la fumée. Malgré l’heure de pointe, le trafic n’est toujours pas interrompu et d’autres métros continuent d’affluer. La rame N° 48 est bondée, elle arrive en station Couronne mais ne peut pas continuer car le métro 43 est en feu. Les fumées se propagent dans les tunnels, le chef du train ordonne l’évacuation. Mais celle ci ne se fait pas rapidement, de nombreux passagers attendent une éventuelle reprise du traffic, d’autres exigent un remboursement. Mais l’incendie provoque une extinction des lumières, ce qui déclenche une bousculade où tout le monde tente de fuir dans le noir vers l’unique sortie. Le bilan est lourd, en compte 77 victimes asphyxiées, ce drame a permis de renforcer la sécurité incendie dans le Métropolitain avec l’apparition de l’ancêtre des BAES.
2. 1914: L’incendie de la cathédrale de Reims par les allemands
Les allemands pendant leur conquête du nord de la France opère un bombardement stratégique sur la ville de Reims. Un obus atteint un échafaudage qui embrase totalement la cathédrale. L’édifice a une grande importance dans l’histoire de France, elle y a vu le couronnement des rois de France pendant près de 8 siècles.La cathédrale devient alors un des symboles des destructions de la grande guerre par l’armée allemande.
3. 1938 :Incendie des Nouvelles Galeries à Marseille
Le bâtiment des Nouvelles Galeries était situé sur la Canebière, par un jour de fort Mistral le 28 octobre 1938 une fumée épaisse commence à s’échapper du magasin. Le feu se propage très rapidement et va piéger les employés et les clients du magasin. Les pompiers marseillais vont intervenir rapidement, mais le matériel est vétuste. La foule compact de badauds va entraver leur travail. Le commandant des sapeurs est absent, c’est alors son subordonné qui commande, mais il est vite blessé. Des officiers prennent la relève mais ils se retrouvent vite dépassés par l’ampleur des évènements et donnent de mauvaises consignes. 2h30 après le début du sinistre, une équipe des marins pompiers de Toulon avec du matériel récent vient prêter main forte. La mauvaise coordination des pompiers arrivés en renfort et un problème de débit d’eau fait que les pompiers ont du mal à contenir le brasier. Le bilan est important: soixante-treize morts et disparus. A l’issue de se drame il est décidé de créer par un décret-loi le bataillon de marins-pompiers de Marseille. La législation et les règles de construction et de l’aménagement des ERP évoluent la même année.
4. 1947: incendie dans le cinéma le Select
Le film « Étoile sans lumière » avec en vedette Edith Piaf est projeté dans le cinéma Le Select à Rueil-Malmaison. Il s’agît d’une ancienne salle des fêtes reconvertie en salle cinema, ce soir elle est comble avec 600 personnes. Juste après l’entracte il se produit un départ d’incendie. Les employés se saisissent des extincteurs, mais ils ne fonctionnent pas. Une lance incendie est aussi présente mais elle est percée et se révèle être trop courte. Le décors s’embrase totalement, les spectateurs du second étages n’ont pas d’autre choix que de sauter dans le vide pour tenter de fuir. Le décompte du sinistre est de 87 morts et de 70 blessés. Par l’importance de l’incendie, ce dramatique accident est devenu un cas d’école pour la formation des futurs pompiers.
5.1949 : Le grand incendie des Landes
À la mi-aout 1949, il se produisit l’un des pires feux de forêt qu’ai jamais connu la France, plus de 50000 hectares partirent en fumée, après 6 jours d’incendie on dénombre 82 morts. Quelles sont les raisons d’un tel drame ? Tout d’abord, au sortir de la guerre les moyens de prévention des incendies de forêt ne sont pas en état. Les coupes feux ne sont pas entretenus, de plus 1949 est une année particulièrement sèche causant une importante sécheresse. Les moyens de luttes contre le feu de l’époque sont archaïques… On essaye de venir à bout des flammes avec des branches de pins, les contres feux sont inefficaces et le vent changeant propage rapidement les flammes. Un changement brutal de la direction du vent piège 82 sauveteurs qui périront dans les flammes. Les jours suivant le vent se calme, l’incendie devient maitrisable, il est contenu quelques jours plus tard.
6.1966 : La grande explosion de la raffinerie de Feyzin
L’accident se produit au petit matin du 4 janvier 1966 sur le site de la raffinerie de Feyzin non loin de Lyon, pendant un entretien sur une cuve de stockage de gaz. Une fuite de gaz se répand rapidement à l’ensemble du site et de la route avoisinante. Une voiture fini par enflammer le gaz, le feu se propage rapidement aux autre cuves de stockage et créer de nombreuses explosions en chaine. L’incendie est enfin maitrisé seulement le lendemain soir, le bilan est lourd, on compte 18 morts et une centaine de blessés.
7.1970 : Le brasier de la discothèque le 5-7
Cette catastrophe a eu lieu dans une discothèque de l’Isère sur la commune de Saint Laurent du Pont. Un incendie se déclare dans l’enceinte de l’établissement, il se développe rapidement par les décors qui sont très inflammables.
Environ 180 personnes se trouvent alors dans la boite de nuit, les fumées dégagées par l’agencement sont hautement asphyxiantes. L’évacuation du bâtiment ne peut pas se faire en ordre car les issues de secours ont été bloqués pour éviter les fraudes. Tout le monde se dirige vers l’entrée mais un tourniquet bloque l’unique sortie, en effet le tourniquet tourne uniquement dans le sens entrant. Les sorties de secours ont pu être forcées, mais cela aurait pour effet de faire un appel d’air qui aurait encore amplifié l’effet de l’incendie. Le bilan est très lourd on compte 146 morts et de nombreux blessés par brûlures et intoxications. La catastrophe s’explique par plusieurs choses: Selon des survivants, la musique aurait continué alors même que l’incendie était déjà en cours. La boite de nuit n’était pas équipée de téléphone, il a fallut qu’un employé se rende dans le bourg en voiture pour alerter les services de secours.
8.1973: Le drame du collège CES Edouard-Pailleron
Un soir de février 1973 un feu émerge dans le collège, il est allumé par 2 élèves. Ceux-ci ignorent qu’à cette heure la le conservatoire de musique utilise une des salles du bâtiment. L’établissement est récent il a été construit à hâte à la fin des années 60 pour les babyboomer, les normes de sécurité y ont été réduites pour permettre une construction rapide. La résistance au feu est faible, elle ne dure pas plus de 15 minutes. La conception du bâtiment fait qu’elle est propice à la propagation rapide des flammes en partie à cause des matériaux utilisés pour la construction (plaques de polystyrène…). Les flammes dévorent rapidement tout sur leurs passages et l’ensemble de la structure commence à plier sous la chaleur. On dénombre au total 20 morts (16 enfants et 4 adultes), ce drame a eu pour effet de revoir totalement les normes de constructions pour les établissements scolaires français.
9. 1991: Les fumées toxiques des thermes de Barbotan
L’incendie est survenu le 27/06/1991 dans le centre thermal de Barbotan-les-Thermes pendant des travaux sur le bâtiment. Des ouvriers effectuent des travaux d’étanchéité sur le toit, ils font fondre du goudron pour réparer des infiltrations d’eau. Malheureusement le feu se propage dans le faux plafond et aux cloisons, une épaisse fumée toxique envahie les thermes. De nombreuses personnes évacuent les lieux en peignoir ou même encore maculées de boue, l’air est devenu irrespirable et la visibilité est réduite à moins d’un mètre. Malgré une intervention rapide des services de secours, on compte 20 personnes décédées par asphyxie
10. 1999: Incendie du tunnel du Mont Blanc
L’incendie du Mont Blanc est le pire incendie de tunnel qu’ai connu la France, il s’est déroulé pendant deux jours du 24 au 26 mars 1999. Le feu s’est déclaré sur un camion frigorifique belge à environ 7 km de l’entrée française, très rapidement les fumées toxiques ont inondées le tunnel rendant la visibilité très difficile. Malgré une intervention rapide des pompiers et la présence de niches incendie, de nombreuses personnes se retrouvent piégées dans le tunnel. Ce drame a couté la vie à 39 personnes, le tunnel a été fermé pour 3 ans afin de subir une totale réfection et améliorer les moyens de prévention et de lutte incendie. Les règles de circulations dans le tunnel ont également été modifiées avec une interdiction de circulation des camions avec matières dangereuses, un respect des distances de sécurité et de la vitesse.
11. 2005 : Incendie de l’hôtel Paris-Opéra
12. 2016: L’incendie du bar Cuba Libre
Plus récemment un drame s’est produit dans le bar le « Cuba Libre » à l’occasion d’une soirée d’anniversaire. La soirée avec une vingtaine d’amis se passait dans la cave de l’établissement, en descendant avec le gâteau d’anniversaire, l’étincelle d’une bougie aurait mis le feu à l’isolant phonique du plafond et des murs qui sont hautement inflammables. La fumée dégagée était particulièrement irritante et toxique et l’issue de secours de la cave était verrouillée, le gérant tente d’intervenir avec un extincteur mais le feu est déjà trop important. On constate rapidement les corps sans vie de 13 jeunes personnes, 1 autre victime décédera quelques semaines plus tard portant le bilan à 14 morts et 5 blessés.